Primature: Anatole Collinet Makosso, un premier ministre à l’euphorie populaire?

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Il est dit de lui, qu’il est un amoureux du travail acharné pour qui le goût de l’effort est sans limite. C’est le propre d’un homme qui a su gravir les étapes une après une, sans user de la paresse. Son amabilité et sa simplicité, font de lui une personne très appréciée au sein de la communauté. C’est  sans doute ce qui a entrainé cette euphorie populaire à l’annonce de sa nomination. Voici le portrait ascendant du nouveau premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso

Anatole Collinet Makosso est l’exemple type d’un congolais battant qui aura gravi les échelons d’une carrière professionnelle au bout des efforts, à l’opposé de ceux qui sont généralement propulsés autrement.

Ce natif du Kouilou de 56 ans, est avant tout un enseignant de formation, puis Magistrat, titulaire d’un doctorat en droit à l’université de Paris 2. Écrivain dans les heures libres dont il est d’ailleurs auteur d’une dizaine d’ouvrages avec une monographie sur le PCT. Si sa carrière politique décolle dans les années 1990, on peut retenir qu’il n’a rien changé de sa personnalité de travailleur acharné, très présent sur le terrain depuis l’Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise(UJSC).

Ses qualités et sa personnalité ont été de taille à influencer son ascension politique. Lui qui a été tour à tour conseiller et directeur de cabinet du préfet du Kouilou, conseiller du président à partir de 1998, puis directeur de cabinet de la première dame Antoinette Sassou N’Guesso, avant de faire son entrée au gouvernement comme ministre de la Jeunesse et de l’Instruction civique en 2011.Depuis 2016, il occupait le poste de ministre de l’Enseignement primaire secondaire et de l’alphabétisation.

Il faut reconnaître que les témoignages autour du nouveau Premier ministre dans toutes les fonctions assumées antérieurement, font état d’un homme convivial et déterminé qui aime le travail.

L’écart d’âge le séparant de son prédécesseur peut s’interpréter comme un signe de rajeunissement d’une classe politique congolaise en déficit de renouvellement depuis fort longtemps, mais surtout fortement souhaité par les Congolais. Comme il l’a d’ailleurs lui-même souligné lors de sa première interview en tant que premier ministre : « c’est la première fois que l’on aura un premier ministre née après l’indépendance, c’est un symbole fort et il a plu au président de la République de poser cet acte, pour montrer son engagement à conduire ce pays dans la mise en œuvre de  ce qu’il avait dit lui-même et qui est notifié dans notre constitution. La gouvernance intergénérationnelle qui nous conduit nécessairement vers une alternance générationnelle mais en douceur, dans la paix et la quiétude », a-t-il déclaré.

Quoiqu’il en soit, Anatole Collinet Makosso qui, rappelons-le a été directeur de campagne adjoint du candidat Sassou N’Guesso lors de la dernière présidentielle, va avoir la lourde mission de former un nouveau gouvernement et faire face aux tonnes de problèmes des Congolais qui deviennent des plaies pour l’éternité : la lutte contre la corruption dans l’administration publique et les autres secteurs d’activités, le phénomène bébés noirs, l’amélioration des conditions d’accès à l’eau et à l’électricité, le paiement des arriérés des pensions de retraite et les bourses des étudiants, l’enfer de transport en commun, les problèmes de santé, d’emplois et œuvrer pour toutes les nombreuses promesses de campagne de Denis Sassou N’Guesso en faveur du pays.

Le nouveau locataire de la primature en a bien conscience, vu qu’il a épinglé tous ces problèmes, lors de son interview accordée aux journalistes dès sonretour à Brazzaville : « la priorité des priorités en plus des axes qu’a tracés le président de la République, c’est la restauration de l’autorité de l’État. Je suis un produit de l’État, et je dois y veiller dans l’objectif de répondre à l’orientation qu’avait donnée le président, celle de l’État protecteur. », A-t-il indiqué.

« Le quotidien des congolais, l’école de leurs enfants, l’électricité dans leur maison, la santé dans la famille. Ce sont ces préoccupations qui ont amené le président de la République à nous confier cette lourde mission. Mais au-delà, il y’a d’abord le sentiment de reconnaissance à l’endroit de son Excellence Monsieur le président de la République pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne », va-t-il surenchérir.

En effet, le président de la République Denis Sassou N’Guesso a par décret numéro 2021-300 du 12 mai 2021, nommé monsieur Anatole Collinet Makosso en qualité de Premier Ministre chef du gouvernement. Cette nomination a été lue le mercredi 13 mai dernier à la télévision publique par le directeur de Cabinet du président  Denis  Sassou NGuesso, le général Florent Ntsiba.

« J’ai porté mon choix sur la personne d’Anatole Collinet Makosso, pour qu’il serve le Congo en tant que Premier Ministre. C’est une responsabilité de taille que je lui confie. La Nation observe avec attention notre marche vers le développement économique et l’harmonie sociale. Nous travaillerons unis, Gouvernement et Présidence, afin de surmonter les défis. Et nous le ferons pour toutes les Congolaises, tous les Congolais, et le futur de notre Patrie», peut-on aussi lire, sur la page Facebook officielle du chef de l’Etat.

Jamais la nomination d’un premier ministre n’aura suscité autant d’attente, de suspens et d’engouement en terre congolaise. Anatole Collinet Makosso, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire dans le gouvernement sortant, devient donc le nouveau locataire de la Primature en remplacement de Clément Mouamba, en poste depuis 2016.

À noter que l’équilibre géopolitique du pays veut que, le chef de l’État étant originaire du Nord, son Premier ministre provienne de la partie Sud.

Par Madeleine Mbombi