Dave Mafoula dénonce le manque de la culture démocratique, après le refus de la tenue de son activité à Mindouli

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Le président du parti Les Souverainistes, Uphrem Dave Mafoula a tenu un point de presse, ce samedi 23 septembre 2023 au siège de son parti à Brazzaville, où il a expliqué les raisons du non tenue de son activité en cette même date à Mindouli dans le département du Pool, dans le cadre de sa tournée nommé Mbongui Tour.

Mesdames et Messieurs les journalistes,Merci de votre présence

C’est ici, à Brazzaville, capitale politique de notre pays et au siège du parti les souverainistes, que j’ai choisi de m’adresser à vous.

A l’instant où je vous parle, si nous étions dans des situations meilleures de démocratie, nous serions déjà, avec vous, en route pour entamer la troisième étape de Mbongui tour à Mindouli, dans le département du Pool.

Avec vous, car depuis le commencement de notre tournée nationale, nous avons associé le quatrième pouvoir à notre initiative d’aller à l’écoute des congolais dans les villes et villages de notre pays. Ceci, pour vous rendre témoins, en tant que pouvoir, des réalités que vivent les congolais au quotidien.

Au cours de notre dernière conférence de presse, celle du 02 septembre, nous avons informé l’opinion nationale et internationale de notre tournée nationale consacrée à l’écoute des congolais et à la structuration et restructuration des instances de notre parti.

Ce volontarisme démocratique ainsi affiché au grand public et dans le souci de demeurer dans une démarche politique légaliste, nous avons informé les autorités administratives compétentes afin de garantir le bon déroulement de Mbongui tour. Car respectueux des lois de la République, nous croyons que les autorités administratives sont des éléments essentiels à la bonne marche de notre démocratie.

C’est ainsi que nous sommes allés à la rencontre des congolais à Kinkala et à Boko les dimanches 03 et 10 derniers. Qu’il me soit permis ici, d’exprimer toute ma gratitude à l’endroit des populations de Kinkala et de Boko pour leur attachement à la démocratie et leur implication dans la recherche des solutions nouvelles.

Mesdames et Messieurs les journalistes et chers compatriotes,

Mbongui Tour qui est une initiative ô combien noble et précieuse, en témoignent les congolais, du fait qu’elle vise à rétablir le lien de confiance, que nous appelons la nouvelle confiance capable d’impulser des nouvelles énergies nécessaires pour le redressement de notre pays, est aujourd’hui empêchée d’arriver à Mindouli; Mbongui Tour est confronté à des manœuvres administratives indignes qui n’ont d’égal que l’absence de toute culture démocratique qui caractérise ceux qui ont pourtant reçu la mission de servir l’intérêt général au sein du département du Pool. Ces manœuvres sont orchestrées par madame la secrétaire générale de la préfecture qui assure l’intérim du Préfet du département du Pool, dont le but est d’empêcher le bon déroulement de Mbongui Tour dans ce département.

En effet, cette dame vient de nous interdire de se rendre à Mindouli pour notre rencontre citoyenne qui était prévue aujourd’hui, à 14 heures, activité que nos compatriotes attendaient participer avec beaucoup d’enthousiasme et cela, sans nous notifier les raisons de cette interdiction. Comme un peu pour nous dire que notre administration, loin d’être soumise au droit comme dans tout pays qui se veut Etat de droit, est assujettie aux caprices et à l’inculture de certains individus irrespectueux des lois de la République.

Face à cette nouvelle aberration démocratique, parce que Madame la Secrétaire générale n’est pas à son premier essai, nous avons voulu utiliser le droit positif congolais en la matière. C’est ainsi que nous avons pris I’option de saisir le président du Tribunal de Grande Instance de kinkala pour une procédure d’urgence afin de contester la décision de madame la Secrétaire générale. Malheureusement, le président du TGI de Kinkala est en vacances en ce moment. Devant une telle évidence, tout démocrate saisira le quatrième (4ème) pouvoir que vous incarniez ici.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Figurez-vous que nous discutons, ce jour, de l’empêchement de notre activité par la Secrétaire générale du département du Pool, dans l’irrespect total de l’article 27 de notre constitution qui garantit à tous les citoyens le droit de réunion. De tels agissements posés par une secrétaire générale qui assure l’intérim d’un Préfet, sont des agissements qui empoisonnent la vie démocratique de notre pays.

Le seul motif qui pouvait conditionner cet empêchement, je dis bien cet empêchement, serait le trouble à l’ordre public ou les risques de trouble à l’ordre public. Dès lors qu’aucun des trois composantes de la notion de l’ordre public à savoir la sécurité, la salubrité et la tranquillité publique n’ont fait l’objet d’aucune atteinte de manière vraisemblable, ou qu’il y avait des indices graves laissant craindre un quelconque trouble à l’ordre public, cette décision de nous empêcher de tenir notre activité à Mindouli est une parfaite illustration de l’appauvrissement de la science administrative dans notre pays. Ces actes sont des opportunités que nous donnent ces individus pour souhaiter un réel changement dans ce pays. Car ils sont manifestement la preuve de l’insécurité juridique dans laquelle les congolais vivent au quotidien.

Ce qui scandalise encore plus, c’est le cynisme de la manœuvre qui occulte, caricature et étouffe Mbongui Tour dans son élan de revitalisation du dialogue citoyen dans notre pays, au moment où le peuple congolais affiche pleinement son désir d’aller de plus en plus vers la démocratie.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Avec le goût amer de plusieurs situations qui les fragilisent, nos compatriotes, le peuple congolais qui a perdu confiance en la politique a besoin des acteurs qui prennent des initiatives visant à rétablir la confiance, car la confiance entre citoyen et politique est indispensable pour assurer l’avenir de notre démocratie. Or, il n’y a pas de confiance sans dialogue ni de dialogue sans liberté. Cet acte digne d’une époque révolue, va à l’encontre des aspirations de l’humanité à travers l’Organisation des nations unies qui a célébré ce 21 septembre, la journée internationale de la paix. Comme le disait MALCOM X, « Paix et liberté ne peuvent être séparés, car personne ne peut être en paix tant qu’il n’est pas libre ». En nous empêchant d’exprimer librement notre opinion et de nous rassembler, Madame la SG marque clairement son opposition aux idéaux de paix si chers à notre pays.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Les congolais le savent, que les discours du Président de la république sont très souvent émaillés des notions de paix, d’unité et de consolidation de la démocratie.

Je m’interroge comment pourrait-on arriver à une véritable consolidation de la paix et de démocratie lorsque certains politiques et administratifs utilisent leur pouvoir comme une arme de musellement de l’opposition.

Cette décision d’empêchement est paradoxale à la volonté de consolidation de notre démocratie.

Dans ce monde où les autres sociétés avancent, nous ne voulons plus vivre l’évanescence des discours de l’exécutif, nous ne voulons plus vivre des actes de privation de libertés qui accentuent l’asphyxie démocratique,Nous voulons avancer et espérer être un Congo modèle.

Je crois profondément que notre pays a besoin des hommes et des femmes comme nous, qui ne réfléchissent pas à comment déstabiliser et déconstruire mais qui pensent comment unir et reconstruire.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons lancé cette initiative citoyenne dans le département du Pool.

Mesdames et Messieurs les journalistes et chers compatriotes,

Je le reprécise, Mbongui Tour est une initiative pacifique et démocratique qui entend impulser, par l’écoute, le renouvellement des idées et le rétablissement de la confiance en notre avenir commun. Nous dénonçons ici toute mauvaise intention qui vise à la dénaturer.

Avant de terminer mon propos, je voudrais ici réitérer au peuple congolais notre volonté de poursuivre la tournée nationale Mbongui Tour dans le souci de collaboration et d’harmonie avec les autorités administratives.