Le congrès de l’UDH-Yuki pour élire un nouveau président tourne au fiasco 

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Les officiels lors de l'ouverture

Le congrès l’Union des démocrates humanistes (Udh-Yuki) tenu du 10 au 11 juillet à Brazzaville, visait à élire le successeur du président fondateur de cette formation politique de l’opposition, Guy Brice Parfait Kolelas décédé en mars 2021.Malheureusement, il sera suspendu faute de consensus autour des candidats à présenter à la présidence du parti.

L’ambition du congrès était de choisir non seulement le président qui va désormais diriger l’Udh-yuki, mais aussi d’adopter les nouveaux textes, les nouveaux statuts et le nouveau règlement du parti. Il s’agissait de mettre de l’ordre au sein de la formation politique après la crise dont elle a été victime, avait souligné le premier vice-président de ce parti, Pascal Ngouanou à l’ouverture du congrès.

Il avait demandé aux 748 délégués, mais surtout aux futurs nouveaux dirigeants de prioriser l’intérêt collectif du parti au détriment des intérêts personnels. « Nous devons rénover notre parti. Nous allons, au cours de ce congrès, adopter de nouveaux textes vecteurs, de nouveaux statuts, un nouveau règlement intérieur et nous allons, en application de ces textes, nous donner de nouveaux dirigeants », avait-il souligné, avant de renchérir : « Nous devons rénover notre parti, nous donner de nouveaux dirigeants. Nous avons le devoir de fructifier, de consolider et de développer ce parti. Faisons de l’UDH-Yuki non pas un fonds de commerce, mais un instrument de lutte au service du peuple congolais. »

Au cours de ce congrès, le premier point concernant l’examen et l’adoption des textes fondamentaux a été épuisé. C’est le point numéro 2 relatif à l’élection qui a fait l’objet de polémiques, a indiqué l’un des candidats. Pour le directoire du Congrès présidé par le premier vice-président Pascal Ngouanou, il fallait maintenir les six candidats en lice retenus par la direction politique. Cela n’a pas été accepté par une frange des militants qui voulait la participation des neuf candidats déclarés au départ dont les trois que le comité d’investiture jugeant pas conformes aux règles du parti.

Les congressistes se sont opposés à l’invalidation des candidatures de Maixent KOLELAS BACKANA, Juste NTOUMI KOLELAS et Joseph KOUEZO avant d’exiger que les neuf prétendants à ce poste puissent concourir. Une position ferme opposée celle de ceux qui ne veulent pas de ces trois candidatures.  Les frustrations nées de la mise à l’écart d’autres candidats à la présidence de ce parti ont eu raison des assises qui devraient permettre de porter à la tête du parti un nouveau leader politique.

Un bras de fer s’est enclenché entre les deux parties jusqu’à paralyser les travaux du Congrès. La crise s’est accentuée lorsque le deuxième vice-président de l’UDH-Yuki, Gilles Fernand Bassindikila, est intervenu pour demander de recueillir toutes les candidatures.

Christian Cyr Rodrigue Mayanda, l’un des candidats, est revenu sur les critères qui régissent le parti. « Nous avons au sein de notre formation politique des critères pour être candidat à l’élection du président comme dans toute organisation.   Cependant, on nous a voulu faire de tel sorte qu’au lieu de les appliquer qu’on trouve une solution de compromis qui consiste à faire passer tous les candidats alors que nous avons parmi ces candidats, ceux qui n’ont jamais milité au parti, l’exemple de Serge Maixent Kolélas, qui a postulé pour être président du parti », a-t-il laissé entendre.

 Et de poursuivre : « Nous avons suspendu les travaux et une réunion de crise du bureau politique aura lieu et nous tiendrons une conférence de presse pour que l’opinion nationale et internationale soit informée des conditions et des raisons de ce que nous avons vécu aujourd’hui ».

Après ce congrès, le président élu devrait avoir pour mission de réconcilier les membres du parti. Il fallait donc choisir une personnalité qui sait placer l’intérêt du parti au-dessus de sa fierté ou de son intérêt personnel. Un dirigeant qui met la raison au-dessus de l’émotion. 

Pour rappel, la tenue de ces assises a déjà été reportée plusieurs fois, au regard de fortes dissensions internes qu’a connu ce parti ces deux dernières années, les différents clans n’arrivant pas à s’accorder. 

Organisé sur le thème « Dans l’unité et la cohésion, l’udh-Yuki en marche », ce congrès de l’Udh-Yuki, n’ayant pas abouti, ne laissera pas connaitre le successeur de Guy Brice Parfait Kolelas. Pascal Ngouanou, continuera donc à assurer l’intérim de ce dernier jusqu’à la prochaine session.