Une conférence de stabilisation de la Libye en vue

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Le chef de la diplomatie congolaise, Jean Claude Gakosso, accompagné du directeur de cabinet du président de la commission de l’Union africaine, ont effectué une mission de travail en terre Libyenne. Durant leur séjour, les deux pèlerins ont discuté avec différentes autorités libyennes dans le but de baisser les tensions entre les deux gouvernements rivaux pour enfin aboutir à la tenue d’une conférence de stabilisation de la Libye avant d’envisager une quelconque élection. 

La question de la réunification des Libyens est une préoccupation majeure du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye que préside le congolais Denis Sassou Nguesso. Ainsi, le Premier  ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah a été la première personnalité à échanger avec les membres de  la mission de réconciliation de l’Union africaine.  Dans leurs échanges, le ministre des affaires étrangères congolais a recommandé aux deux camps en opposition  de s’asseoir autour d’une même table avec en vue l’organisation d’une conférence de réconciliation nationale inter-libyen.

« La seule voie raisonnable et responsable c’est celle de se retrouver autour d’une table pour imaginer un compromis. C’est précisément ce que préconise le président du comité de haut niveau par le biais d’une conférence de réconciliation », a-t-il déclaré.

Juste après, l’envoyé spécial du président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, est allé présenter au président du conseil présidentiel, Mohamed El Menfi, le plan de sortie de crise de l’Union africaine approuvé par le secrétaire général des Nations unies, en Mai dernier à New York.

Profitant de l’occasion, l’homme d’État libyen n’a pas manquer de mentionner les efforts du président Denis Sassou Nguesso dans la résolution de la crise libyenne. Ce dernier a la ferme conviction que  cette fois-ci l’objectif final sera atteint. 

« Organiser les élections sans faire la réconciliation, pourrait être source de violence», a déclaré Jean Claude Gakosso lors de sa visite chez le vice-président du conseil présidentiel en charge des élections, Mohamed Alafi, où il a prêché sur l’importance de l’unité nationale.

La délégation a par la suite fait le plaidoyer de la réconciliation nationale inclusive chez le vice-président du conseil présidentiel libyen en charge de la réconciliation. Auprès de Moussa Alkoni,  Jean Claude Gakosso a présenté Nelson Mandela comme un exemple à suivre, car, pour l’unification des peuples, celui-ci avait su prôner le pardon pour tourner la page sombre qu’avait connue son pays l’Afrique du Sud.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie congolaise et sa suite ont été accueillis par le groupe cinq plus cinq qui ne regroupe en son sein que des généraux de l’armée libyenne de tout bord. S’adressant aux généraux libyens, Jean Claude Gakosso a indiqué que l’armée étant l’épine dorsale d’une nation, est un instrument de souveraineté nationale.  « Dans le contexte de la Libye tout ce qu’on peut faire sans la force publique sera illusoire», a-t-il a indiqué.

Les généraux tout en déplorant l’attitude de certains militaires qui se sont mis à la solde des politiques, ont donné leur accord au schéma de sortie de la crise de l’Union africaine.

Après les entretiens avec le gouvernement de Tripoli, le chef de la diplomatie congolaise a été accueilli à Benghazi par le ministre libyen des finances. Ainsi le ministre  congolais en charge des affaires étrangères, à la tête d’une délégation des négociateurs de paix  sur la Libye a été directement conduit chez Ali Farge Algotrani, vice-premier ministre libyen. Au sortir de leurs échanges qui ont duré une heure, les deux personnalités se sont convenues de la nécessité de relancer le processus du dialogue en berne entre les deux camps rivaux dans le conflit libyen. «Nous avons proposé la médiation africaine à travers cette conférence de réconciliation » a rappelé Jean Claude Gakosso.

Le point de chute a été  Labrak, où le président du parlement Libyen basé à Tobrouk, Aguila saleh, attendait les missionnaires. Au finish, Jean Claude Gakosso et son interlocuteur sont arrivés à l’évidence qu’il est temps de faire taire l’ego de chacun pour laisser la Libye et son peuple jouir des délices de la sécurité et de la paix.

Loin d’être la dernière consultation dont le seul but est de mettre fin au conflit  entre les deux parties, cette mission augure néanmoins les prémices d’une négociation en face à face dans les prochains jours.

Après avoir écouté les deux parties sur instruction de Denis Sassou Nguesso, le ministre des affaires étrangères se dit confiant d’avoir été entendu par les deux parties belligérantes.