La démocratie africaine à l’épreuve : Les faiseurs des coups d’Etat constitutionnels, s’en vont par des coups d’Etat militaires. A qui le tour ? 

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People celebrate in the streets with members of Guinea's armed forces after the arrest of Guinea's president, Alpha Conde, in a coup d'etat in Conakry, September 5, 2021. - Guinean special forces seized power in a coup on September 5, arresting the president and imposing an indefinite curfew in the poor west African country. "We have decided, after having taken the president, to dissolve the constitution," said a uniformed officer flanked by soldiers toting assault rifles in a video sent to AFP. (Photo by CELLOU BINANI / AFP)

Le berceau de l’humanité, l’Afrique est un continent dont le destin est dangereusement énigmatique peut-on croire. Le continent vient de connaître un quatrième coup d’État en un an dans la zone ouest et, ce nouveau putsch perpétré en Guinée a de quoi alerter d’autres dirigeants africains, car celui-ci n’est approximativement pas le dernier surtout pour les présidents qui ont battu le record de la longévité.

L’Afrique recule sur le plan démocratique avec ces coups d’Etat dont plusieurs institutions se pressent de condamner à l’instar de l’ONU, ou l’union africaine. Toutefois, les leaders d’opinion publique africains restent partagés sur la question de savoir si ces coups d’État en Afrique peuvent être légitimes face aux dictateurs qui refusent de quitter le pouvoir, les avis sont partagés. Pour certains, le caractère illicite d’un coup d’État doit être condamnable. Pour d’autres, le coup d’État est un mal nécessaire s’il vise à mettre fin à un régime dictatorial, à renverser un gouvernement non démocratique qui n’assure pas le bien-être de ses citoyens ou à chasser des dirigeants qui modifient les lois nationales pour s’éterniser aux manettes du pays. Nombreux ont d’ailleurs, évoqué une citation du défunt président ghanéen Jerry Rawlings, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1981 avant de démocratiser son pays, selon laquelle « si le peuple est écrasé par ses élites il revient à l’armée de rendre au peuple sa liberté ».

En effet, depuis août 2020, l’Afrique a recensé quatre coups d’État militaires, en Guinée, au Tchad et au Mali. Au sein de l’opinion publique africaine (notamment sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels), les avis sont partagés sur le recours à cette pratique. Avec cette question, parmi celles qui suscitent le débat : un coup d’État peut-il être éthiquement juste ?

Mal nécessaire ?

Mais d’autres analystes estiment que, dans certaines circonstances, un coup d’État peut se justifier d’un point de vue éthique. Pour eux, la prise du pouvoir par la force est un mal nécessaire si elle vise à mettre fin à un régime dictatorial, à renverser un gouvernement non démocratique qui n’assure pas le bien-être de ses citoyens ou à chasser des dirigeants qui modifient les lois nationales pour s’éterniser aux commandes du pays. 

Sur ce, il est clair pour tout le monde que le changement de Constitution pour se maintenir au pouvoir est une violation flagrante de la loi fondamentale, puisqu’il fait mention du non-respect du serment qu’ils prêtent, à leur entrée en fonction, de respecter et de faire respecter la Constitution.

Le paradoxe c’est que ce même peuple qu’ils disent vouloir les aimer pour modifier les constitutions, font la fête à chaque putsch. Idem pour les putschistes africains qui ont d’ailleurs toujours argué avoir agi pour le bien du peuple. Mais à quel peuple se réfèrent-ils ?

Ces dernières années, de plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer la longévité au pouvoir des chefs d’États en Afrique. Toutefois, certains dirigeants africains ont confirmé que la longévité au pouvoir peut être une bonne chose pour le développement car elle aide à mettre en œuvre et à stabiliser les politiques de développement. 

Cependant, l’engagement des putschistes à céder le pouvoir à une autorité civile dans un bref délai après des élections libres et équitables, la prise de mesures d’intérêt général par le gouvernement militaire, l’absence de représailles contre les dignitaires du régime renversé et l’ampleur du soutien de la population aux nouveaux maîtres du pays sont autant de questions qui restent en suspens après ces coups d’état. Que les présidents Africains apprennent à respecter la constitution pour ne pas en arriver là. 

Rappelons que du point de vue socio-anthropologique, notre régime politique est basé sur la royauté. Un président ou un Roi dont la durée au pouvoir est illimitée dans le temps et l’espace.  A la limite, les pays africains peuvent copier la Grande-Bretagne et le Maroc pour arrêter la théâtralisation des élections à la française et les changements de Constitution qui finissent par donner lieu aux coups d’Etat qui ne sont autre qu’un recul pour la démocratie.