Congo : 30 ans après la Conférence nationale souveraine, il peine encore à faire face à son destin et reste tourmenté par ses vieux démons.

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Le Congo a commémoré, le 10 juin 2021, le 30ème anniversaire de la conférence nationale souveraine. Une conférence qui a marqué l’avènement de la démocratie dans le pays et qui a bouleversé son cours de l’histoire, avec les acquis tels que : pluralisme politique et l’organisation des premières élections libres, transparentes et démocratiques. Malgré tous ces ses acquis, le Congo peine encore à faire face à son destin et reste tourmenté par ses vieux démons.

Tant de maux qui ont miné cette époque sont encore présents dans notre société actuelle telles que : la désorganisation du système, faillite sur le plan politique, économique et social, avec l’incapacité de payer les salaires aux fonctionnaires (les agents des mairies, les médecins, autres budgets de transferts et pensions des retraités.)

En effet, les personnes qui ont vécu au Congo dans les années 80, retrouvent dans le régime actuel, tous les ingrédients des régimes communistes et totalitaires d’antan. Le culte de la personnalité est le maître mot actuellement, une véritable régression dans les mentalités.

Dans le but d’influencer la population sur la grandeur du chef de l’État et de ces actions bienfaitrices, avec comme objectif, le faire aimer de tous les congolais, alors que ces derniers sont suffisamment matures pour se faire leur propre idée, sans être influencés de quelque manière que ce soit. Il est triste de voir que cette pratique qu’affectionnaient les dirigeants de l’époque trouve encore un écho favorable auprès de certains jeunes endoctrinés par des aînés.

L’alternance démocratique, l’une des recommandations de la conférence nationale souveraine, peine à faire son chemin. « Aujourd’hui, il y a des dérapages qu’on observe, des revers de cette démocratie qui rime à la pagaille. Chacun fait ce qu’il veut. Ce qu’il reste de cette conférence, est la liberté chèrement acquise, combien même, cette liberté n’est pas totale, il faudrait tout de même la préserver pour agir dans le respect de l’État, le respect des uns et des autres», a déclaré Jean Malonga, qui a vécu cette période.

 De ce fait, le quotidien des congolais et les pratiques politiques dans notre pays montrent que nous sommes encore bloqués dans les notions d’ethnie, de tribu et d’idéologie communiste.

Comment trouver les clés qui permettront d’inverser la tendance ?

 La conférence nationale souveraine du Congo marque l’avènement de la démocratie dans le pays. Trente ans après, les témoins de l’époque reviennent sur cet évènement cher au Congolais et donnent les clés de sortie de la situation actuelle. « Ce trentième anniversaire rappelle la profondeur d’un message que le temps n’a pas réussi à altérer. En réalité, au service d’un devoir à accomplir, Denis Sassou N’Guesso, a eu l’audace de tolérer et d’infuser une nouvelle culture citoyenne. C’est la voie royale pour mettre le Congo au cœur des enjeux géopolitiques et géostratégiques du monde. A l’image de Henry de Montherland, Denis Sassou N’Guesso résume sa vision en ces termes : « Quand le cœur d’un dirigeant embrasse celui de son peuple, il entend un monde en marche ». J’assume, c’est donc le sens du devoir. Dixit Anatole Collinet Makosso, à l’occasion du trentième anniversaire de cette importance exhortation du président de la République, un évènement parallèle qui a précédé la Conférence Nationale Souveraine. « Assumons tous nos responsabilités et nos erreurs et ensemble poursuivons la marche. », avait-il rappelé.

Rappelons qu’à l’époque de la conférence nationale souveraine, la crise était à son paroxysme. Les assises nationales paraissaient donc comme la seule voie pour sortir le pays de la crise. Les syndicalistes, les évêques, les groupes organisés ont joué un rôle capital sur la tenue de cette conférence qui a renforcé la démocratie. Depuis, peut-on vraiment affirmer que le fonctionnement de la politique du Congo a fondamentalement changé ?

La conférence nationale des forces vives de la nation reste un héritage cher aux Congolais, un moment historique. Les politiques actuelles y trouvent leurs sources même si l’opposition considère aujourd’hui que les acquis de la démocratie congolaise sont mis en péril par le régime actuel.