LES SOINS DES ANIMAUX VIVANTS AU CŒUR D’UNE FORMATION A TCHIMPOUNGA

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Les agents du Projet d’appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage (PALF) et ceux de l’unité canine de Tchimpounga ont bénéficié, du 18 au 20 avril dernier à la réserve naturelle de cette localité située dans le Département du Kouilou, d’une formation sur la prise en charge des animaux les plus confisqués au Congo.

La formation a été organisée par l’institut Jane Goodall avec IFAW à travers le projet CARE (Confiscated Animals- Rescue and Enforcement) dans le but d’éradiquer tout risque de pertes des animaux vivants saisis lors des opérations. Ainsi, les participants ont été édifiés sur la capture, la manipulation, les premiers soins et le transport des animaux les plus confisqués au Congo. Il s’agit du pangolin, chimpanzé, mandrill, cercopithèque, perroquet, oiseaux de proie, tortue terrestre, crocodile nain, python de seba et céphalophe.

Toutes les mesures et précautions nécessaires pour éviter les maladies zoonotiques ont été également expliquées et appuyées par des exercices pratiques au cours de cette formation dispensée par les experts de l’institut Jane Goodall. Les participants ont reçu les attestations à l’issue de cette formation intéressante et nécessaire pour la survie des espèces. Le clou de cette formation, financée par INL, a été la visite de l’unité canine ponctuée par quelques démonstrations et le sanctuaire où se trouvent certains animaux vivants parmi lesquels les perroquets, chimpanzés et mandrills saisis par les autorités avec l’appui du PALF.

Rappelons que ces animaux vivants transférés à Tchimpounga ont été saisis entre les mains des présumés délinquants fauniques. Il s’agit, à titre d’illustration, d’un individu interpellé en flagrant délit à Oyo dans le Département de la Cuvette, de détention et tentative de commercialisation de 94 perroquets gris du Gabon et de deux autres pris chacun, avec un mandrill vivant respectivement à Makabana et Dolisie dans le Département du Niari. Ces interpellations ont été les œuvres des Eaux et Forêts et des gendarmes avec l’appui du PALF.

Le chimpanzé, le mandrill, le pangolin, le perroquet gris du Gabon et autres espèces animales protégées par la loi ne sont pas des animaux domestiques : leur place est dans la forêt. Les animaux sauvages peuvent être porteurs de maladies contagieuses et se révéler très agressifs pour l’homme. La détention de ces espèces en qualité d’animaux domestiques alimente le braconnage et le trafic dont elles sont victimes, ce qui contribue à l’extinction de la faune sauvage protégée au Congo ; d’où la nécessité d’une forte sensibilisation et d’une application rigoureuse de la loi en la matière.

En République du Congo, le mandrill, le pangolin, le chimpanzé, le perroquet gris du Gabon sont menacés de disparition. Ils font partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées.  L’article 27  de la loi 37/2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule :   «  l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées; ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits». Les contrevenants de ces dispositions encourent des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme et des amendes allant de 100 000 FCFA à 5 millions de FCFA.